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Et si…. (Edito)

Yasmin Labidi, pour Transition Minett

en co-conception avec Caroline Holz

Vous aussi, vous partez en voiture le matin au bureau en vous retrouvant dans des bouchons interminables, vous passez prendre un café en vitesse en embarquant la énième tasse en papier soit-disant-recyclable-mais-en-fait-non, puis à midi vous mangez une pizza et jetez le carton plein d’huile dans le papier-oups-non, dans la poubelle noire, ensuite vous râlez parce que votre stylo à bille est en fin de vie et qu’il n’est pas rechargeable.

Le week-end, vous devez encore faire les courses (le plus rapide, au supermarché), trouver des fournitures scolaires et de nouveaux vêtements pour les enfants en ville, vous passez acheter un jeu, puis des livres (c’est l’hiver, il faut les occuper) ; depuis que vous avez repris le sport, tous les pantalons vous tombent et vous passez en grande surface, 50€ pour un jean neuf de mauvaise qualité, dont vous savez qu’il ne durera que 18 mois. Il vous faut une tenue pour le mariage de la cousine le mois prochain, et vous aimeriez porter autre chose que la robe cocktail / le costard habituel.le. Et flûte, vous ne trouvez plus la perceuse depuis le déménagement et l’étagère attend depuis 3 mois d’être montée, on va racheter une perceuse ; et puis le toaster a un faux contact, impossible de le démarrer, la garantie est passée il y a 3 mois, bien sûr… Dimanche, vous ressortez votre voiture pour aller vous balader en forêt, oublier tout ça.

Et si…

Et si notre société s’organisait pour partager plutôt que posséder ? Si on favorisait la réutilisation, la réparation et la seconde main ?

Ça nous coûterait sûrement moins cher, financièrement, en énergie et en cheveux blancs.

Imaginez…

Partir le matin en transport public qui fonctionne, à l’heure, rapide, avec une place assise. Avoir sa tasse de la veille dans le sac et la rendre pour recevoir son café dans la tasse du jour. Passer au kiosque du coin pour acheter la recharge de son stylo. Pouvoir embarquer sa pizza dans la boite fournie par le restaurateur et pouvoir la poser dans une borne à côté du bureau.

Recevoir ses courses en vrac sur son pallier et faire le marché samedi matin ou un soir de semaine. Avoir un groupe local de parents/habitant.e.s où l’on s’échange vêtements, fournitures scolaires, jeux et livres selon les besoins et les âges, avec pourquoi pas une give-box dans le quartier ; avoir une ludothèque dans le coin et aussi un grand magasin de vêtements de 2e main. Avoir une bibliothèque bien fournie, pour tous les âges. Louer facilement des vêtements pour des grandes occasions. Pouvoir emprunter gratuitement la perceuse pour le week-end et puis pouvoir aller à un repair-café pour réparer le toaster. Oser aller faire retoucher ce pantalon qui tombe sans avoir peur du prix. Monter dans une voiture louée sur un coup de tête dimanche matin, pouvoir l’ouvrir avec le téléphone, la garer, puis rentrer facilement chez soi.

En vérité, la plupart de ces solutions existent déjà, à une petite échelle ! Elles restent cependant peu connues du grand public, car peu promues et le changement d’habitudes, ça prend du temps.  Une grande partie de notre travail est de parler des solutions d’économie circulaire qui existent, les soutenir et d’en proposer au niveau local (on vous en parle dans cette newsletter). Car si l’économie circulaire, c’est Réutiliser, Réparer, Partager, Réduire, alors nous sommes en plein dedans chez Transition Minett J

Pour ceux qui s’inquiètent de l’état du marché du travail, l’Organisation Internationale du Travail nous rassure : l’économie circulaire pourrait créer 7 à 8 millions de postes de travail d’ici 2030 !

Au Luxembourg, nous avons encore des efforts à faire : nous avons le plus haut taux de voiture d’Europe (696 / 1.000 habitants) et nous sommes le 3e plus gros producteur de déchets (790 kg/an/habitant).

Côté Union Européenne aussi, il y a une marge d’amélioration : nos téléphones portables ne sont utilisés en moyenne que pendant 2 ans; on jette en moyenne 11 kg de textiles par personne par an, 87% sont incinérés ou enfouis ; enfin, nous utilisons 150 kg de plastique par an (soit le double de la moyenne mondiale). D’ailleurs, du 18 au 26 novembre, c’est la semaine européenne de réduction des déchets, ferez-vous avec nous le pari d’utiliser des contenants réutilisables ?