EDITORIAL

«Attention, chaud devant !» s’exclama Jean-Alain qui, en apportant la dinde cuisinée par ses soins, annonçait fièrement être allé la chercher à la ferme dans le Nord du pays pour contribuer au manger local et fermier. «Oui bon d’accord mais tu es allé la chercher avec ton SUV qui pollue» commenta Aline qui revenait de l’Université de Bruxelles. «Et puis elle n’est même pas bio» renchérit Julien qui vient d’avoir un emploi à l’ADEM. «De toute façon il faudrait être vegan» ajouta Jemp, le nouveau petit ami d’Anita, «si on veut vraiment se donner un avenir durable sur cette planète». «Oui j’ai vu une série sur Netflix qui explique bien que si on mange sans gluten et qu’on se chauffe au bois on diminue la production de CO2 qui détruit la couche d’ozone»*, ajouta Alice la farceuse. «Mais regarder un film sur une plateforme en streaming est également très mauvais pour la planète : regardez j’ai imprimé le lien que m’a envoyé ma sœur par mail». «Mais tu es folle d’imprimer, ça ajoute encore à la catastrophe des déchets et de la déforestation… Quoi que stocker sur un cloud n’est pas génial non plus !» «Je vais brancher ma voiture pour la recharger» dit tata Claudine, à qui toutes ces discussions avait coupé la faim. «Et puis oui, je sais, ma batterie contient des métaux rares et les panneaux solaires sur mon toit sont sujets à discussion. De toute façon est-ce que tous nos efforts servent vraiment à quelque chose ?» «Regardez dehors, il neige !» s’écria mémé Jeannette qui était en train de rêver…

Cette saynète, illustrant un repas de fin d’année, j’en conviens un poil caricaturale (sic), mais dont chaque phrase rythme de plus en plus nos discussions en famille, entre ami.e.s ou collègues, nous enseigne que 1) si c’est devenu un sujet de discussion c’est que nous commençons à prendre conscience que notre modèle de vie est dépassé, 2) qu’il n’y a pas de solution toute faite mais que nous devons construire des compromis acceptables et 3) que même si ce que nous faisons n’est pas suffisant c’est néanmoins nécessaire.

Qu’est-ce qu’on peut faire à notre niveau ? C’est pour le déterminer que nous avons lancé Transition Minett il y a 10 ans et le Collectif Citoyen pour le Climat le 3 décembre dernier à l’Ellergronn.

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ni tout attendre du Gouvernement ou de l’Union Européenne. C’est le cadre que nous offrons, en association avec toutes les organisations concernées, pour tou.tes les citoyen.ne.s concerné.es. Chacun.e y apporte son énergie, ses compétences et ses envies. On construit et on recherche des solutions ensemble à notre niveau. Vous trouverez dans le premier numéro de cette newsletter un petit aperçu des premiers groupes de travail qui se sont lancés le 3 décembre et des prochaines activités de Transition Minett : de la mobilité à l’alimentation, en passant par l’économie circulaire ou l’éco-féminisme, nous avons une grande diversité de thématiques. L’énergie, les équipements de chauffage et l’isolation de nos maisons est un grand sujet sur lequel on peut avoir de l’impact. Nous comptons en faire une priorité en coopération avec la Commune. La biodiversité, la qualité de l’eau ou la pollution sont aussi des thématiques très importantes et il existe des fresques pour en prendre conscience (on y reviendra prochainement). Donc n’hésitez pas à prendre contact avec la personne de référence. Tout est d’ailleurs ouvert pour créer d’autres thèmes et actions si vous le désirez. Dans cette lettre nous vous donnons également quelques nouvelles de notre agenda et très bientôt nous allons avoir un nouveau site internet. Alors bonne lecture et …. à bientôt.