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Le streaming :  la partie émergée de l’iceberg numérique 

A l’occasion de la semaine de sensibilisation au nettoyage numérique (du 10 au 16 mars dernier), Facilitec a organisé une projection du documentaire d’ARTE « Frankenstream, ce monstre qui nous dévore », suivie d’un débat enrichissant avec des experts du numérique.  Quels enjeux ont été soulevés par nos invités et le public présent et surtout quelles actions concrètes nous pouvons tous.tes entreprendre pour un numérique plus responsable ?

Quand l’immatériel pollue plus que le réel 

Tic tac, tic tac… Nous nous rapprochons dangereusement d’une collision avec un iceberg qui ne cesse de croître : l’impact environnemental du numérique. Nous en sommes tous.tes dépendant.e.s, et pourtant, nous ne mesurons pas encore  l’ampleur de notre empreinte liée au digital.

Le documentaire « Frankenstream » a pu mettre en lumière un phénomène alarmant : le streaming, qui représente à lui seul près de 60% du trafic Internet mondial.  Chaque donnée collectée peut parcourir jusqu’à 15 000 km avant d’être stockée dans un data center, souvent alimenté par des énergies fossiles. 

Alya Bolowich, la chercheuse du LIST invitée à la discussion, nous a rappelé qu’au Luxembourg, nous comptons 9 data centers et cela peut encore augmenter avec la prochaine venue de Google au Grand-Duché. L’Irlande, championne en nombre de data centers en Europe, fait désormais face à une menace tant environnementale que par rapport à la sécurité énergétique du pays où les data centers consomment 18 % d’énergie nationale. Donc plus on continue à streamer, plus on a des chances à se retrouver en panne d’électricité.

Les chiffres révélés par le documentaire sont frappants :

  • 30 milliards d’appareils connectés à Internet en 2023, un nombre qui pourrait doubler d’ici 2030 ;
  • 3 à 4% des émissions mondiales de CO2 proviennent du numérique, une tendance en forte augmentation avec le développement de l’intelligence artificielle ;
  • 60% des émissions de gaz à effet de serre du numérique sont dues à la fabrication des équipements.

L’obsolescence programmée : un fléau réglementé ?

La course à l’innovation nous pousse à renouveler nos appareils à un rythme effréné, avec un téléphone remplacé tous les 2-3 ans en moyenne. Pourtant, la fabrication d’un simple ordinateur de 2 kg nécessite 700 fois son poids en matières premières, dont l’extraction, extrêmement polluante, souvent localisée dans quelques zones stratégiques du monde, engendre d’importants impacts environnementaux et sociaux. La forte concentration de certaines ressources, comme le cobalt et les terres rares, soulève des questions en matière d’approvisionnement durable, de conditions de travail de mineurs et de stabilité géopolitique.

L’obsolescence, qu’elle soit technique (incompatibilité logicielle), physique (fragilité des composants) ou psychologique (marketing agressif), contribue à une explosion des déchets électroniques. Aujourd’hui, seulement 22% des déchets électroniques sont collectés et recyclés[1], et 60% finissent dans des décharges sauvages comme celle d’Agbogbloshie au Ghana (plus d’informations dans le documentaire Welcome to Sodom).

Face à cette réalité, l’Union Européenne réagit avec deux nouvelles réglementations :

  • L’ESPR (Ecodesign for Sustainable Products Regulation), en vigueur dès 2025, impose aux producteurs la disponibilité de  mises à jour de logiciels  au moins 5 ans après l’arrêt de production d’un appareil ;
  • Le Cyber Resilience Act, prévu pour 2027, oblige de fournir des mises à jour de sécurité gratuites pendant au moins 10 ans.

Que pouvons-nous faire en tant qu’utilisateurs.ices ?

Sans attendre les législations, nous pouvons mettre en place des actions accessibles, avec des gestes simples au quotidien pour polluer moins et prolonger la durée de vie de nos appareils,  proposées par Daniel Waxweiler, ingénieur de software au LIST et consultant freelance en technologie de l’information, invité également à la discussion  :

  • Fermer les onglets non utilisés sur nos navigateurs pour réduire la consommation d’énergie ;
  • Se désabonner des newsletters inutiles et vider régulièrement la corbeille de nos mails ;
  • Privilégier le Wi-Fi au réseau mobile pour visionner des vidéos (moins énergivore) ;
  • Regarder les vidéos en basse définition si le HD n’est pas essentiel, voir même n’utiliser que le son si possible ;
  • Opter pour la réparation plutôt que l’achat neuf ;
  • Privilégier le reconditionné et le réparable ;
  • Se questionner avant chaque achat : en ai-je réellement besoin ? ;
  • Soutenir des réglementations plus strictes sur l’obsolescence programmée ;
  • S’engager dans des initiatives locales (recyclage, repair cafés, sensibilisation) ;
  • Faire pression sur les entreprises pour une production plus responsable.

Un avenir entre nos mains

Nous sommes face à un enjeu crucial : ne pas nous faire dévorer par le monstre du numérique mais en faire un levier d’action puissant repensé de manière durable. La transition vers un usage plus responsable ne pourra se faire sans une prise de conscience collective et des engagements individuels.

Il est encore temps d’agir : chaque geste compte et  chaque choix fait la différence. Ensemble, réduisons l’empreinte du numérique !

Transition Minett vous propose de nombreux Repair cafés, dont certains strictement dédiés au numérique, et si vous voulez opter pour les logiciels libres et gratuits en Open Source, comme Linux ou Libre Office, venez nous retrouver à notre atelier de Facilitec pour vous aider à faire le changement !

Si vous voulez en savoir davantage sur l’impact du digital et ses solutions, rejoignez-nous à une fresque du numérique organisée jeudi 27 mars à Facilitec, les places sont limitées alors inscrivez-vous sans attendre auprès de jeanne@transition-minett.lu 


Loane N. – Volontaire européenne engagée auprès de Transition Minett


[1] Source : World Health Organisation

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Les élèves des classes Accueil de l’Ecole Internationale découvrent l’atelier de Facilitec et construisent des maisons pour la faune urbaine

Dans le cadre du projet participatif de peinture murale et de constructions en 3D pour le jardin du Breedewee qui sera réalisé avec les élèves en printemps, les étudiants des classes Accueil de l’École Internationale de Differdange et Esch-sur-Alzette (EIDE) ont eu l’opportunité de découvrir et travailler à l’atelier de Facilitec.

Encadrés par leurs enseignants et responsables de Facilitec, Sébastien, chef d’atelier, et Caroline, cheffe de projet de la fresque murale du jardin, ces jeunes nouvellement arrivés au Luxembourg ont découvert les bases du travail du bois : apprendre à reconnaître les outils, les manier avec précision et les utiliser pour construire des habitats pour la faune sauvage du jardin.

Au-delà de l’aspect technique, ces ateliers ont permis de sensibiliser les élèves à la biodiversité et à l’économie circulaire, tout en leur offrant une expérience concrète et gratifiante du travail manuel. Loin des bancs de l’école, ces jeunes ont démontré une motivation et une implication remarquables, y compris ceux qui, en classe, ont parfois du mal à s’exprimer ou à se concentrer.

L’enthousiasme était au rendez-vous, autant pour les élèves que pour leurs enseignants. Ce projet a non seulement renforcé leurs compétences pratiques, mais aussi favorisé leur intégration à travers une expérience collective et valorisante.

Un grand bravo à eux et à toutes les personnes impliquées dans cette belle initiative !

Les élèves se montrent très créatifs

Les élèves se montrent très créatifs

Accompagnés par Sébastien de l'atelier

Accompagnés par Sébastien de l’atelier

Avec Caroline, la cheffe du projet de la fresque du jardin Breedewee

Avec Caroline, la cheffe du projet de la fresque du jardin Breedewee

Construction avec des outils et le bois en toute sécurité

Construction avec des outils et le bois en toute sécurité

La bonne humeur au rendez-vous

La bonne humeur au rendez-vous

et plein d'idées créatives

et plein d’idées créatives

Les élèves ont construit des nichoirs pour la faune locale

Les élèves ont construit des nichoirs pour la faune locale

Merci à toutes et tous pour ces beau projet !

Merci à toutes et tous pour ces beau projet !

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La campagne de nettoyage numérique qui vous ressemble

Le 15 mars prochain aura lieu la journée de sensibilisation à l’empreinte environnementale du numérique. En effet, se préoccuper de l’environnement passe aussi par la prise de conscience de son usage numérique.

Cette journée s’inscrit dans une démarche de sensibilisation visant à contribuer à une utilisation numérique responsable. Une bonne occasion de partager avec vous des moments conviviaux en lien avec cette thématique durant toute la semaine du 10 au 14 mars. Nous avons imaginé des événements pour échanger sur les gestes que nous pouvons adopter, tous et toutes, à notre échelle, dans l’optique de réduire nos déchets stockés en ligne, mais vos contributions sont bienvenues également !

Concrètement, lorsqu’on parle de prendre conscience de notre responsabilité numérique, nous pensons à supprimer les archives de messages que nous gardons précieusement sur nos téléphones « au cas où ». Spoiler alert : nous n’utilisons pratiquement jamais ces archives… Nous pensons aussi à tous les e-mails que nous ouvrons sans jamais les supprimer ou encore aux centaines de newsletters que nous recevons chaque semaine : toujours plus nombreuses, toujours plus polluantes.

Mais au-delà de la charge mentale que cette sursollicitation nous impose, il y a un impact bien réel, mesurable, que nous choisissons souvent d’ignorer : la pollution numérique. À titre d’exemple, savez-vous combien de CO2 émet un e-mail ?

En 2022, la base carbone de l’Agence de la transition écologique (ADEME) proposait une évaluation du bilan carbone d’un e-mail :

  • Un e-mail simple émet 4g de CO2
  • Un e-mail avec pièce jointe émet 35g de CO2
  • Un spam émet 0,3g de CO2

Concernant les vidéos TikTok, qui durent généralement entre 15 et 60 secondes, l’empreinte carbone par vidéo serait approximativement comprise entre 0,73 et 2,92 grammes de CO₂. Cette empreinte peut varier selon la qualité de la vidéo et du mode de connexion (Wi-Fi, 4G, 5G).

À une échelle globale, avec plus d’1,5 milliard d’utilisateurs en 2024, TikTok serait responsable de l’émission d’environ 50 millions de tonnes de CO₂ par an, soit une empreinte carbone comparable à celle de la Grèce !1

Au-delà de la pollution directe, il est crucial de considérer les espaces de stockage des données nécessaires pour ces milliards d’utilisateurs. Car si une chose est sûre, c’est que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se conserve !

Imaginez que toutes les données non stockées sur vos appareils personnels, mais sur le « Cloud », sont entreposées dans des centres de données (data centers), eux-mêmes grands consommateurs d’énergie. Ces installations nécessitent une alimentation électrique constante et une climatisation permanente pour éviter la surchauffe des équipements.

Bref, vous l’aurez compris : autant de facteurs et d’émissions liés à nos consommations numériques dont nous ne soupçonnons pas les effets sur l’environnement, mais qui sont pourtant bien réels.

Parce que Transition Minett souhaite initier des événements qui partent de vos idées, nous sommes à l’écoute des suggestions que vous pourriez avoir en lien avec le thème de la pollution numérique. Quels sujets ou problématiques aimeriez-vous voir abordés durant la semaine du 10 au 14 mars ? Ou peut-être avez-vous une activité ou action en tête qu’on pourrait mettre en place ensemble ?

Nous avons également envisagé d’organiser une projection d’un documentaire sur l’empreinte numérique. Quels types de discussions ou animations aimeriez-vous voir après cette projection ?

N’hésitez pas à nous soumettre vos idées sur notre plateforme participative : participation.transition-minett.lu ou par mail à comm@transition-minett.lu

💡Alors, à vos claviers pour nous partager vos meilleures idées !

  1. Source : novethic.fr ↩︎
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Portraits de citoyen.ne.s engagé.e.s

Découvrez les portraits de six citoyens engagés dans la transition écologique à Esch-sur-Alzette.
Ces bénévoles inspirants participent activement à divers projets menés par Transition Minett, contribuant ainsi à construire un avenir plus durable pour leur communauté. Rencontrez-les à travers ces témoignages et plongez dans leurs initiatives variées, porteuses de changement.

Engagement et passion : Rencontre avec Céline et Jonathan, bénévoles à d’Haus Vum Vëlo de Belval

C’est à la gare de Belval qui abrite la Maison du Vélo que nous rencontrons Céline et Jonathan. Ces deux passionnés consacrent leur temps libre, surtout le soir et le weekend, à aider les habitant.e.s à devenir autonomes dans la réparation de leurs vélos. Après Stockholm, Céline est installée à Esch depuis trois ans et travaille à temps plein en tant qu’ingénieure spécialisée dans la qualité de l’air et l’agriculture. Jonathan, quant à lui, est programmeur informatique et habite à Esch depuis quatre ans. Pour Céline, « le bénévolat est une manière de continuer à apprendre et de partager » tandis que Jonathan ajoute : « Après une journée derrière un écran, c’est essentiel de se connecter aux gens et de pratiquer des activités manuelles. »

La genèse d’un projet collectif

C’est lors de la première rencontre du Collectif citoyen pour le climat, organisée par Transition Minett, en décembre 2022 que Céline et Jonathan se rencontrent pour la première fois. Passionnés par le vélo et les enjeux de la mobilité douce, ils décident avec d’autres citoyen.ne.s engagé.e.s, notamment les participant.e.s de Vélorution, de co-fonder un groupe dédié à la création de la 1ère Maison du Vélo. « On a vu qu’il y avait un besoin évident de services de réparation à Esch. L’idée était simple : offrir un espace où chacun peut apprendre à réparer son vélo et devenir autonome », explique Céline.

Un engagement riche de défis et de satisfaction

Trouver un local pour la Maison du Vélo a été un obstacle majeur. Mais grâce à leur persévérance et au soutien de la communauté, ils ont réussi à lancer ce projet. « Maintenant, le défi est de pérenniser l’idée. Il faut du temps, de l’énergie, d’autres bénévoles et des financements », souligne Jonathan. Malgré les défis, ils décrivent leur engagement comme profondément enrichissant. « On apprend énormément, on se fait des amis, et on partage des moments uniques avec des gens de tous horizons », s’enthousiasme Céline qui se rappelle entre autres de la balade à vélo avec la Ministre de la mobilité. « Voir la reconnaissance et le sourire de ceux qui réussissent à réparer leur vélo est une récompense très motivante pour le temps consacré à ce projet » ajoute Jonathan. Parmi leurs ambitions pour la Maison du Vélo, Céline et Jonathan souhaitent développer des ateliers thématiques, proposer la location de vélos électriques, et même explorer des initiatives d’upcycling pour donner une seconde vie aux vélos usagés.

« Ce n’est pas qu’une question de vélos, c’est une manière de repenser la mobilité et de réduire notre empreinte écologique, tout en créant des liens. »

Pour ceux qui hésitent à franchir le pas, Céline partage ce conseil : « N’attendez pas d’être expert. L’important, c’est d’avoir envie d’apprendre et de contribuer. »

« On ne se rend pas compte de tout ce qu’on peut accomplir avant de commencer. », ajoute Jonathan.

La Maison du Vélo incarne une transition écologique en action, portée par des citoyens ordinaires aux idées extraordinaires. Grâce à des bénévoles comme Céline et Jonathan, le mouvement pour une mobilité douce continue de prendre de l’ampleur à Esch-sur-Alzette.

Marie, une vie dédiée aux droits humains et animaliers

Mariée et mère de quatre enfants, Marie* partage avec nous son expérience riche et inspirante en tant que citoyenne engagée. À l’aube de la retraite, cette psychologue de profession, également active dans l’association Naledi pour l’adoption d’enfants sud-africains, prépare bénévolement les parents candidats avant leur voyage et première rencontre d’enfants, ensuite les encadre lors de leur accueil au Luxembourg.

Marie consacre son temps et son énergie à des causes qui lui tiennent à cœur, principalement les respect des droits humains et animaliers. Depuis deux ans, Marie est impliquée à la MESA dans des actions bénévoles variées, notamment dans le groupe CCC pour la cuisine végane où elle partage ses délicieuses recettes.

« Je veux changer le monde, et quand je serai à la retraite, je pourrai m’engager encore plus. »

En plus de cela, Marie s’engage pour des projets humanitaires pour les enfants en Ouganda, comme l’installation de toilettes. Elle apporte également un soutien psychologique aux prisonniers politiques en Turquie à travers des lettres. Elle partage même une anecdote amusante : « Je collais un téléphone rouge, symbole de résilience, sur mes lettres envoyées en prison, mais cela a été refusé par les sécurités. Ils pensaient que c’était un message caché ! »

Un cheminement marqué par des déclics

Le parcours de Marie a été façonné par des moments marquants. L’un des plus forts a été lorsqu’elle a pris conscience de la souffrance animale dans l’industrie laitière, ce qui l’a menée à adopter un mode de vie végane avec toute sa famille. « Voir une vache perdre son veau pour que nous ayons du lait a été un choc. Aujourd’hui, c’est plus facile de trouver des alternatives, et cela a tout changé pour nous. » Parmi les projets qu’elle aimerait développer, Marie imagine des ateliers de cuisine végane à La MESA, mais aussi des rencontres pour connecter les gens, comme un petit-déjeuner végane avec les réfugiés. Ces initiatives reflètent son désir d’unir les communautés et de promouvoir des pratiques plus durables.

Marie connaissait la Mesa où elle venait manger de temps en temps avec son mari, mais le déclic pour s’engager dans un groupe CCC est venu lorsqu’elle a rencontré d’autres personnes véganes lors d’une activité organisé avec Amnesty international à la MESA.

Avec une telle énergie et des projets concrets, Marie est une source d’inspiration, pour qui l’engagement est une aventure collective et personnelle : « Mon mari, toujours actif, me soutient énormément. Cela rend tout plus facile. » Elle conclut en encourageant chacun.e à agir à son échelle : « N’attendez pas. Ce sont toujours les individus qui changent le monde et les petites actions qui font les grandes différences. » Elle insiste sur le fait que l’engagement ne nécessite pas d’être expert : « On apprend sur le tas, et les compétences viennent avec l’expérience. » S’engager a apporté à Marie bien plus que ce qu’elle imaginait : des amitiés profondes, une satisfaction personnelle, et la conviction que chaque action compte.

Envie de rejoindre Marie et de contribuer à un monde meilleur ?

La MESA et ses initiatives sont là pour vous accueillir !

*Christiane Marie, qui préfère être appelée juste Marie, comme son autre prénom fait référence à une religion. Pour elle, Marie est un peu plus neutre, elle ne veut pas être identifiée à une religion quelle qu’elle soit.

Véro et son engagement pour le second-hand

À 32 ans, Véro, éducatrice en formation et habitante de Strassen, nous raconte son parcours de bénévole et son engagement au sein de Transition Minett (TM). Passionnée de yoga, de pilates, et sensible aux enjeux écologiques, elle conjugue avec brio ses activités professionnelles, créatives et bénévoles. Nous l’avons rencontrée au « Marché de Noël autrement » organisé par TM avec les habitants où Véro a tenu un stand de second hand avec sa maman.

Depuis près de 10 ans, Véro s’implique dans des associations. Son aventure avec TM a débuté grâce à un vide-dressing organisé au Brill. Séduite par l’idée de promouvoir le second-hand et de donner une seconde vie aux objets, elle a rejoint l’équipe de bénévoles de TM pour aider lors des événements. « Quand ça te plaît, tu trouves le temps. C’est génial de voir de nouvelles personnes arriver, cela motive ! », confie-t-elle.

Véro se définit comme citoyenne engagée, mais avec modestie :  » je peux toujours faire plus ! ». Elle note également qu’à Strassen, les opportunités d’engagement écologique sont moins nombreuses qu’à Esch-sur-Alzette, ce qui l’a motivée à rejoindre TM.

Au fil de ses missions, elle a découvert un espace convivial : « On s’entraide, on partage les tâches, et tout se fait dans la bonne humeur. Si quelqu’un est indisponible, il n’y a pas de souci, chacun fait de son mieux. »

Pour Véro, s’engager, c’est bien plus que donner de son temps. Elle y trouve de la joie, de la reconnaissance, et l’opportunité d’apprendre et de s’identifier autrement que par son travail. « J’ai appris à mieux m’organiser, à être flexible, et à trouver des solutions. »

Véro rêve de voir les vide-dressings gagner en popularité et d’aider à casser les préjugés sur le second-hand. Elle imagine des événements adaptés aux saisons, aux besoins particuliers, et accessibles à tou.te.s. « Le second-hand doit devenir encore plus populaire, c’est une action positive pour la planète. »

Véro invite chacun.e à se renseigner et à ne pas hésiter à franchir le pas : « Gardez les yeux ouverts, posez des questions dans votre commune, et regardez ce qui se passe sur les réseaux sociaux. »

Elle insiste sur l’importance de ne pas avoir peur de se lancer : « Il n’est pas nécessaire d’être expert. On apprend tout le temps ! »

Elle conclut avec un message plein de gratitude : « Merci à TM, particulièrement à Camille, à tous les bénévoles et surtout à ma maman qui me soutient et m’aide sur tous les stands. Bonnes fêtes à tous ! »

Engagez-vous comme Véro et rejoignez TM pour faire partie de la transition écologique et sociale !

La retraite comme terrain d’action citoyenne

À 63 ans, Guy, père de deux filles, grand-père comblé, bricoleur passionné et photographe amateur, a su transformer sa retraite en une période d’engagement et de création. On retrouve un citoyen qui fait de chaque journée une opportunité de contribuer à un monde plus responsable.

Guy se définit volontiers comme un citoyen engagé, à la fois dans son village et pour l’environnement. Pour lui, cet engagement va bien au-delà des gestes individuels. « Enfant, j’ai grandi proche d’un bois, un vrai paradis pour un enfant. Cette proximité avec la nature m’a marqué. Aujourd’hui, en tant que photographe, je retrouve cette connexion à la nature avec ses couleurs qui en font une inspiration. Pour préserver cette beauté, je me suis engagé, d’abord pour mes filles, et maintenant pour mes petits-enfants. Je veux transmettre cette conscience de la nature aux générations futures. »

Guy insiste sur l’importance d’un changement lent mais durable. « Le changement ne se fait pas en dix jours, ni même en dix ans. Cela prend du temps et nécessite de reconnecter les gens avec la nature. »

Bricoler peu importe l’âge

Avant sa retraite, Guy n’avait le temps de bricoler, pris par un emploi du temps professionnel et familial bien chargé. Mais en 2018, il a décidé de s’y mettre, trouvant dans cette activité une nouvelle source de satisfaction. « Chaque projet est un challenge : un tiroir, une figurine en bois, des petites choses comme ça. Ce que j’aime, c’est apprendre en essayant. »

Aujourd’hui, il consacre plusieurs jours par semaine à l’atelier FACILITEC où il s’investit comme bénévole. « Cet atelier, je l’ai découvert grâce à mon gendre. J’ai tout de suite été séduit par le projet, qui mélange créativité, nature et entraide sociale. »

L’engagement bénévole a changé Guy, notamment dans sa manière de voir le monde. « J’ai développé mon esprit critique. Ce que j’ai appris, c’est que la nouveauté fait souvent peur. Mais en discutant avec les autres, j’ai compris l’importance de s’ouvrir et d’agir, même à petite échelle. »

Un projet pour inspirer les générations futures

Guy rêve d’un projet avec la prochaine génération. « J’aimerais développer l’atelier avec des machines plus imposantes pour lancer des projets pour mobiliser plus de monde autour d’idées communes. » Il tient également à transmettre sa passion aux enfants. « J’ai des petits-fils, et je revis avec eux ce que j’ai vécu avec mes filles. Les enfants, c’est le futur. Pourquoi ne pas les accompagner à travers des ateliers manuels ou des projets créatifs ? Ils ont cette magie, cette vision du monde qui peut nous inspirer. »

Pour Guy, tout commence par une motivation. « On ne peut forcer personne à s’engager. Mais pour les seniors isolés, je conseille de trouver une activité qui les motive. Moi, l’atelier m’a donné une raison de me lever le matin et d’être discipliné. Il faut oser essayer. »

Guy incarne un exemple inspirant de transition entre la vie active et la retraite, montrant que l’engagement citoyen peut se réinventer à tout âge. Entre bricolage, photographie et transmission, il prouve qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre, créer, et surtout, agir.

Construire des liens et des espaces pour une communauté unie : rencontre avec Sraboni

C’est au cœur du jardin communautaire de Lallange, que nous rencontrons Sraboni, bénévole et expatriée indienne installée à Esch depuis six ans. Mère d’un jeune enfant, elle consacre son temps libre à faire vivre ce lieu d’échanges et de solidarité en redonnant vie au concept de communauté. Avec son énergie et sa passion pour le partage, elle incarne une citoyenne engagée, qui participe à la transformation de son quartier en un espace d’accueil et de convivialité pour tou.te.s.

Un engagement né du besoin de se connecter

Arrivée au Luxembourg, Sraboni a d’abord affronté les défis classiques de l’expatriation : la barrière de la langue et le manque de repères dans un pays nouveau. S’engager est devenu bien plus qu’une activité. « En arrivant au Luxembourg, j’ai dû surmonter de nombreux défis, comme la langue et l’éloignement de ma famille. Le jardin communautaire a été une révélation : non seulement j’y ai amélioré mon français, mais j’y ai trouvé une deuxième famille », explique-t-elle. « Les membres du jardin, comme Françoise, notre aînée de 82 ans, sont devenus une part essentielle de ma vie. » confie-t-elle.

En partageant son histoire, Sraboni nous rappelle que le bénévolat n’est pas qu’un acte altruiste : c’est un voyage personnel qui permet de construire des ponts entre les individus, de redonner un sens à la vie communautaire, et de trouver, parfois, une deuxième famille. Sraboni découvre le jardin grâce à un collègue de son mari. Elle y trouve un espace d’accueil ouvert à tou.te.s, sans jugement. « Le jardin porte bien son nom, « Les Quatre Coins du Monde », car il reflète la diversité des personnes qui le fréquentent », souligne-t-elle.

Sraboni est une fervente défenseuse de l’implication citoyenne. Son engagement, bien qu’initié pour améliorer son français et rencontrer des gens, s’est transformé en un moteur pour la communauté. Au-delà des défis, Sraboni voit dans le bénévolat une manière de rester connectée à la nature et de s’épanouir : « J’ai appris que les émotions fondamentales sont universelles. Que l’on vienne d’ici ou d’ailleurs, nous cherchons tous un sentiment d’appartenance. »

Si elle reconnaît les difficultés à mobiliser durablement les habitants, Sraboni considère son engagement comme profondément enrichissant. « J’ai appris que les émotions fondamentales, comme le besoin d’appartenance, sont universelles, peu importe d’où l’on vient. »

Son conseil pour ceux qui hésitent à s’impliquer ? « Faites-le. L’hésitation est normale, mais si vous n’essayez pas, vous ne saurez jamais ce que cela peut vous apporter. N’attendez pas d’être expert. Ce qui compte, c’est de participer, d’écouter et d’apprendre ».

À travers son implication, Sraboni incarne l’idée que le bénévolat peut transformer les individus autant que les communautés. Avec des projets comme la Casa Lallange, elle espère continuer à tisser des liens et à inspirer d’autres citoyens.nes à s’engager. « La vie est trop courte, n’attendez pas que quelqu’un vous accueille quelque part, si vous avez envie d’y aller, si vous avez envie de faire quelque chose, faites-le, nous ne savons pas ce que demain nous réserve, ne laissez personne vous retenir. »

Youngsub, 26 ans et engagé pour un monde meilleur

Youngsub est un étudiant de 26 ans, originaire de Corée du Sud, actuellement en stage en tant que data scientist. Aujourd’hui installé à Bettembourg, après avoir vécu à Esch, Youngsub se distingue par son engagement et sa vision d’un avenir plus solidaire.

Lorsque nous lui demandons s’il se considère comme un citoyen engagé, Youngsub répond modestement : « J’ai envie de dire un peu. Ma priorité est de protéger ma famille, mais je fais aussi de mon mieux pour protéger l’avenir de notre planète. À mon échelle, j’essaie d’aider mes voisins et de contribuer à un monde meilleur. ». Cet engagement, Youngsub le conjugue avec ses projets professionnels et personnels. Bien qu’il travaille souvent tard, il consacre environ deux heures par semaine au bénévolat, principalement le week-end. « C’est une question d’organisation. J’inscris mes actions dans un calendrier pour trouver un équilibre entre mon travail et le bénévolat, » explique-t-il.

Du mentorat au jardinage

Youngsub a débuté le bénévolat en aidant des étudiant.e.s en mathématiques. Plus récemment, il s’est investi dans le jardinage, une activité qui allie son goût pour la cuisine et son envie d’en apprendre davantage sur les ingrédients qu’il utilise. « J’ai commencé en juillet. Même si je n’ai pas de compétences particulières, j’apprends petit à petit. ».

Le jardinage, pour lui, est une manière d’explorer une forme d’autonomie alimentaire tout en contribuant à la communauté. Il voit dans cette démarche une habitude à cultiver. « Si je ne commence pas à aider aujourd’hui, j’ai peur de ne jamais le faire. »

Des défis et des apprentissages

Comme beaucoup, Youngsub a eu des appréhensions avant de s’engager. « S’impliquer pour la première fois peut être intimidant. On a peur de la responsabilité ou de l’effort requis. Mais une fois qu’on commence, on réalise que le bénévolat peut être amusant, parfois plus que de regarder une série sur Netflix. » De cette expérience, il retient aussi des compétences pratiques, notamment en jardinage : « J’ai appris des choses simples, mais essentielles, comme la taille des plantes ou la récupération de la terre. » Sur un plan humain, il souligne la joie de rencontrer des personnes partageant les mêmes valeurs : « Cela me rassure de voir qu’il y a des gens qui veulent rendre le monde meilleur. Cela me donne de l’espoir. » Pour ceux qui souhaitent s’engager, Youngsub recommande de « sortir de sa zone de confort » en participant à des événements. Il rappelle qu’il n’est pas nécessaire d’être expert : « La chose la plus importante, c’est l’intention. De nos jours, on peut tout apprendre, même sur ChatGPT, mais se lancer nous permet d’apprendre avec notre propre expérience ! » Enfin, il partage une ambition particulière : « Je rêve d’un système permettant aux gens de subvenir à leurs besoins de base, comme la nourriture et le logement. Une fois ces inquiétudes levées, les gens pourront s’ouvrir davantage et contribuer à leur communauté. »

Youngsub conclut avec un message inspirant : « Les personnes rencontrées dans ces projets sont toujours ouvertes, heureuses et prêtes à partager. Pourquoi ne pas rejoindre des initiatives aussi enrichissantes ? ». Youngsub incarne une jeunesse engagée et tournée vers l’avenir, déterminée à faire sa part pour bâtir un monde plus solidaire.

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La semaine de la réduction des déchets, c’est fini, mais l’action, c’est toute l’année

Alors que la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets vient de se terminer pratiquement au même moment que la COP 29, nous continuons de nous rapprocher dangereusement d’un point de non-retour quant à l’utilisation des ressources naturelles limitées. À cela s’ajoutent des défis géopolitiques internationaux qui ne cessent de nous éloigner de la question environnementale. Une des questions-clés sur laquelle aucun des deux événements n’a réellement avancé est comment faire pour enfin changer nos habitudes de consommation ?

À travers cette Semaine Européenne de la Réduction des Déchets, nous avons essayé de vous sensibiliser via des données et des quiz. Mais au-delà de cette prise de conscience, il est possible de faire, chaque jour, un petit pas de plus vers la transition. Parce que cette transition, c’est avant tout la vôtre, nous vous avons demandé quels étaient vos gestes pour réduire les déchets au quotidien.

Pour Élisabeth et Marcus1, l’une des solutions qu’ils essaient de pratiquer quotidiennement est de faire du troc d’objets intemporels comme les vêtements, les jeux de société ou encore les livres. Des objets qui, lorsqu’ils ne sont pas abîmés, peuvent être utilisés par d’autres presque infiniment. Rico, lui, évite d’emballer les fruits et légumes lorsqu’il doit les acheter en supermarché. Louise se forme à fabriquer ses propres cosmétiques et produits d’entretien. Valentin utilise des boîtes en verre et une gourde au quotidien. Daphnée refuse les sacs (ou poches) dans les magasins et achète quasiment exclusivement ses vêtements dans des friperies ou sur des applications de seconde main.

Vous l’aurez compris : nous faisons tous.tes des actions, grandes ou petites, pour réduire nos déchets. Avec cette semaine, nous n’avons pas cherché à vous culpabiliser. Bien au contraire, si vous avez retenu ne serait-ce qu’une seule information, nous avons déjà accompli notre part : vous accompagner dans votre transition.

Et parce que nous voulions vous partager, nous aussi, nos actions pour réduire les déchets au quotidien, voici un top 10 des actions concoctées par nos soins !

1. Le tri sélectif – Cela demande parfois un peu de réflexion et de discussion, mais on prend vite le pli, et cela reste la manière la plus accessible de contribuer au recyclage de nos déchets.

2. Le Troc – Un système qui existe depuis la nuit des temps, reste une alternative efficace. Concrètement, il s’agit d’échanger des marchandises contre d’autres marchandises : un objet contre un objet, un service contre un objet, ou déposer un objet dans une de nos Givebox.

3. Le Vrac – Pour éviter les produits et emballages à usage unique, le vrac est une excellente option, disponible notamment à la MESA.

4. La seconde main – Très tendance aujourd’hui, la seconde main offre une nouvelle vie à nos objets et vêtements. Aller en brocante ou à un vide-grenier est aussi une façon d’acheter de seconde main. D’ailleurs, nous avons créé une carte répertoriant les espaces de seconde main au Luxembourg. 

5. Les éco-recharges et la fabrication maison – Fabriquer ses propres produits d’entretien ou cosmétiques est le meilleur moyen de savoir ce que l’on applique sur sa peau ou ce qu’on utilise dans sa maison.  Si vous êtes intéressé.e, Ahoua propose d’apprendre à confectionner ses propres produits dans ses ateliers. 
Pour plus d’informations rendez-vous sur missbak.com.

6. Les « Zero Waste Dinner » – Ces dîners solidaires permettent de partager de la nourriture invendue ou non consommée dans les magasins, tout en réduisant le gaspillage alimentaire. Nous recevons à la MESA les derniers dimanches du mois des événements organisés par l’association Foodsharing Luxembourg

7. Réparer au lieu de jeter – C’est possible grâce aux Repair Café organisés dans tout le Luxembourg ou tout simplement chez soi, en empruntant des outils via la démarche Gutt Geschier.

8. Acheter mieux pour acheter moins – Dans un monde idéal, il faudrait revoir notre système de consommation pour réduire notre production de déchet et notre impact. Consommer de manière responsable signifie acheter moins mais mieux. En réduisant la quantité et en augmentant la qualité, nous pouvons avoir, à long terme, un impact sur la surproduction et la surconsommation des déchets.

9. Composter – Même si cela demande une certaine organisation, le compost est un excellent moyen de réduire ses déchets organiques. Si vous êtes intéressé·e, un atelier de sensibilisation aux sols vivants se tiendra à la MESA le 10 décembre prochain.

A lire : Atelier des sols vivants à la MESA

10. Le tri numérique – Et le digital dans tout ça ? Quoi de mieux qu’une action qui peut être faite en attendant le bus, en salle d’attente chez le médecin ou encore en attendant que la machine à laver se termine car ça fait 10 minutes qu’elle doit se finir. Bref, autant de temps que vous pouvez mettre à contribution pour supprimer vos e-mails inutiles, vous désabonner des newsletters qui ne vous intéressent plus (pas celle de Transition Minett, elle reste pertinente ;)), et nettoyer votre galerie de photos. Cela réduit l’encombrement sur les serveurs et leur impact environnemental.

Parce qu’à plusieurs, on va plus loin, nous avons déjà plusieurs initiatives citoyennes pour réduire nos déchets et consommer de manière responsable. Le 1er décembre prochain, le marché de Noël « autrement », organisé par des habitant·e·s pour des habitant·e·s, se déroulera au pavillon 5 (accès côté n°1, rue Arthur Useldinger, Esch-sur-Alzette). Ce marché met en lumière la consommation de seconde main et propose une alternative à notre modèle de surconsommation, particulièrement marqué en cette période de fêtes.

A lire : Découvrez le Marché de Noël autrement… Par et pour les habitant.e.s

La liste pourrait s’allonger, mais agir, c’est mieux que de simplement lire ou parler. Alors, c’est à vous de jouer maintenant ! Nous sommes déjà très fièr·e·s de vous, car vous portez la transition.

1 Les noms ont été modifié

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Economie circulaire Obsolescence programmée

Initiatives éco-citoyennes comme solutions à l’obsolescence programmée

Sébastien Kanarek, le responsable de l’atelier participatif de Facilitec, était l’un des invités orateurs de la table ronde sur le thème de « Obsolescence et économie circulaire : entre enjeux environnementaux et opportunités économiques et sociales », organisée par le Circular Innovation Hub de la Ville de Wiltz et Infogreen le 15 octobre au château de Wiltz. Ce fut l’occasion de présenter les projets concrets de Transition Minett, menés en lien avec l’économie circulaire.

L’obsolescence programmée : qu’est-ce que c’est ?

Avant toute chose, revenons un peu en arrière. Le terme « obsolescence programmée » existe depuis près de 100 ans. Il apparaît en 1925 dans le livre de Stuart Chase La tragédie des déchets, puis avec Bernard London, promoteur américain qui met des mots sur ce concept. En 1930 Lewis Mumford, spécialiste des technologies, critique lui aussi le phénomène d’obsolescence programmée qu’il observe comme grandissant parallèlement à l’évolution des technologies.  Un brin d’histoire plus tard, une question reste en suspens : de 1925 à nos jours, comment sommes-nous passés de l’évolution des technologies à une hyperproduction de déchets ?

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Un travail important reste à accomplir, notamment pour changer les habitudes de consommation. Les réglementations sont des leviers majeurs pour encourager une consommation vertueuse. Si la solution ne peut pas venir du jour au lendemain, l’atelier collaboratif de Transition Minett logé à Facilitec, le tiers-lieu de l’économie circulaire, fait partie de ces initiatives qui concrétisent cette prise de conscience.

Le travail de réglementation, notamment avec la directive « Right to Repair », qui vise à encourager les consommateurs à prolonger le cycle de vie des produits grâce à la réparation, permet d’encadrer de façon vertueuse la vie des objets. Nous observons au Luxembourg un retard à l’égard des réglementations sur l’obsolescence programmée. A contrario, en France et en Belgique les législations semblent avoir déjà pris une marche vers l’avant, que ce soit en France avec une définition explicite du terme « obsolescence programmée » inscrite dans le code de la Consommation. La Belgique quant à elle, était le deuxième pays à adopter un indice de réparabilité pour les appareils électroménagers (l’entrée en vigueur de l’indice est prévue pour 2026)[1]. En bref, on constate que le Luxembourg a un retard conséquent à combler, pénalisant par la même occasion les consommateurs.

Dès lors, si les changements de consommation sont de plus en plus encouragés par les pouvoirs publics, nous pouvons, sans attendre, passer à l’action grâce à des initiatives citoyennes.

Que faire à mon échelle ? Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !

Aujourd’hui, 6000 tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année ! Afin de réduire ce chiffre, différentes alternatives doivent être adoptées par les consommateurs.

Et si, au lieu de renouveler un objet en participant indirectement à ce phénomène d’obsolescence programmée, nous proposions de prolonger la durée de vie des objets ?

La réparation ou la seconde main sont des moyens concrets d’agir pour une consommation raisonnée, afin d’avoir un impact sur la durée de vie des produits et donc de réduire les déchets. C’est en ce sens que notre atelier participatif s’inscrit tout en y ajoutant une approche sociale, avec un échange entre les citoyens et les bénévoles. Cette initiative agit aussi à une échelle économique en réduisant les achats personnels, au profit de biens qui pourraient servir à un plus grand nombre. Et enfin, comment ne pas mentionner l’impact écologique indéniable de cette action. Nous contribuons ainsi à l’allongement de la durée d’utilisation des objets et à la réduction de la production de déchets.

Concrètement, Transition Minett propose d’engager une réflexion pour prolonger la vie des objets peu utilisés au quotidien avec la bibliothèque d’outils Gutt Geschier  (les bons outils), mise en place en collaboration avec EBL. Plus globalement, le tiers-lieu Facilitec contribue à promouvoir les 5R (Refuser, réduire, réutiliser, recycler, rendre à la terre), fondamentaux pour agir de façon responsable face à une production de déchets toujours croissante. D’autres initiatives éco-citoyennes inspirantes comme le projet de Repair Café ont été mis en lumière lors de cette table-ronde par Léonard Andersen coordinateur du projet Repair Café Luxembourg et du Citizen for Ecological Learning & Living (CELL). Nous pouvons également relever les différentes initiatives du Comité National de Défense Sociale (CNDS), représentée par son Directeur Raoul Schaaf lors de cet échange, qui démontre les possibilités de lier l’écologie à l’inclusion sociale.

Lire aussi : Repair Café – Apprendre à réparer pour prolonger la vie de nos objets

 Intéressé.e.s par l’atelier collaboratif ou besoin d’un outil ? 

Venez découvrir ou redécouvrir Facilitec au 37B rue de la Fontaine à Esch-sur-Alzette (accès sur rue Berwart).

Horaires :
Lundi et jeudi : 14h-20h
Mardi et mercredi : 13h30-17h
Vendredi : 9h-16h30
Week-end fermé, sauf événements et derniers dimanches du mois (atelier ouvert de 14h à 17h). 

Et parce que nous ne sommes pas les seul.e.s à œuvrer pour l’économie circulaire à Esch, nous vous invitons à découvrir ces projets si vous ne les connaissez pas déjà !

Centre Formida, FerroForum (tiers-lieu sur le métal), CIGL Esch, SIVEC Schifflange, Les  Give Box : à la Kufa, la Mesa, et une pour les livres place de l’hôtel de ville.

Nous remercions chaleureusement le Circular Innovation Hub de la commune de Wiltz ainsi que le média InfoGreen pour l’invitation à cette table-ronde.


[1] Source du communiqué de presse de la Ministre Zakia Khattabi du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal en Belgique